Les clarinettes utilisées de nos jours sont pour la plupart des clarinettes système Klosé ou système Oehler, ayant subi peu de transformations majeures mais un nombre assez important de (petites) améliorations.

Des évolutions, pas de révolution

Pour le système français, on peut noter :

  • la recherche d’une meilleure justesse et d’une meilleure homogénéité sur toute l’étendue de l’instrument, par le déplacement de certains trous et la modification de leur diamètre, et l’adoption depuis les années 1970 d’un tube non plus cylindrique mais polycylindrique,
  • l’utilisation de nouveaux matériaux pour les corps avec les modèles Green Line de Buffet Crampon par exemple,
  • le développement de l’impression 3D pour les barils et pavillons,
  • l’utilisation de nouveaux matériaux pour les tampons,
  • la recherche de nouveaux timbres avec la modification de la forme et du diamètre de la perce,
  • le redoublement de la clé de sol# grave,
  • l’ajout d’une clé de correction du fa grave et du mi grave sur certains modèles…

De nombreuses tentatives

Clarinette en quarts de tons de Fritz Schüller
Clarinette en quarts de tons de Fritz Schüller Clarinette en quarts de tons de Fritz Schüller (photo Frank Fickelscherer-Faßl)

Il n’en demeure pas moins que beaucoup d’autres essais d’améliorations ont été tentés, sans aboutir à une production en série pour la majorité d’entre eux.

Parmi ces essais, notons celui d’Apollon Barret, dont le système facilitait certains trémolos ; celui de G. A. Clinton qui créa une clarinette hybride à mi-chemin entre le système Klosé et le système Oehler ; celui du clarinettiste Ernst Schmidt et du facteur d’instruments Louis Kolbe, qui ont développé en 1912 une clarinette avec double clé de 12ème (un petit trou plus haut sur l’instrument pour obtenir avec plus de facilité le registre clairon, et un trou plus gros, un peu plus bas, permettant d’obtenir un si bémol qui sonne mieux) ; celui de Fritz Schüller et sa clarinette en quarts de tons…

Si ces systèmes n’ont pas été concluants sur la clarinette en si bémol, la clarinette basse en a quant à elle profité. En effet, sur un instrument d’une telle longueur, une seule clé de 12ème servant à toutes les notes n’était pas suffisante, puisqu’elle se situait pour certaines notes vraiment trop éloignée d’un ventre de vitesse. On trouve donc sur la clarinette basse une clé de 12ème qui commande en fait deux trous de registre, le trou situé le plus bas sur l’instrument permettant d’obtenir les notes inférieures du registre clairon, le trou situé le plus haut les notes supérieures de ce registre. Un système d’axes longitudinaux permet de boucher automatiquement l’un ou l’autre trou selon les notes jouées.

Des clarinettes démesurées

Signalons également l’extension de la famille vers le grave avec l’apparition au début du XXème siècle de la clarinette contrebasse, longue de 2 mètres 76 ; elle fut utilisée par des compositeurs comme Vincent d’Indy dans Fervaal ou par Arnold Schönberg dans Orchesterstücke. Actuellement, on l’emploie dans les ensembles de clarinettes où elle apporte une richesse de timbre intéressante.

La maison Leblanc a même réalisé un prototype de clarinette octocontrebasse, mais cet instrument démesuré n’a jamais été utilisé. Il y a eu également une octocontralto que l’on peut entendre jouée par Cyrille Mercadier dans sa présentation de la famille des clarinettes :

Les clarinettes : une grande famille

La famille des clarinettes (Marque Leblanc), publicité de 1983
La famille des clarinettes (Marque Leblanc), publicité de 1983

Si on exclut les deux « octo », la famille des clarinette comporte donc actuellement 12 instruments : petite clarinette en la bémol (d’usage très limité), petite clarinette en mi bémol, petite clarinette en ré, clarinette en ut, clarinette en si bémol, clarinette en la, clarinette de basset en la, cor de basset en fa, clarinette alto en mi bémol, clarinette basse en si bémol, clarinette contralto en mi bémol et clarinette contrebasse en si bémol.

A noter que la clarinette basse se décline en deux versions, l’une descendant au mi bémol grave, l’autre à l’ut grave.

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Sources de cet article : voir la page Bibliographie.

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